Perrégaux Mohammadia est un centre ferroviaire important pour l'Algérie. Les chemins de fer jouaient un rôle majeur dans la vie économique de la cité. La ville se situe sur la ligne Oran-Alger avec la gare du P.L.M. (Paris-Lyon-Marseille); elle était aussi, avec la gare de l'Etat, le départ de la ligne du sud vers Colomb-Béchar, pour le voyageur qui venait d'Alger ou d'Oran. Ainsi deux gares desservaient la ville. De plus, Perrégaux possédait un important dépôt de la gare d'Etat.
Vers 1925, des ateliers de révision générale des locomotives et wagons sont créés au sud de la ville.
Ces ateliers employaient environ 800 ouvriers, cadres et ingénieurs. Ils abritaient aussi une école de formation technique des chemins de fer.
Chronologie des créations de lignes de chemin de fer
La ligne d'Alger à Oran fut ouverte en 1871 par la Compagnie Paris-Lyon-Marseille (P.L.M.) et parcourait 426 Km. Elle transitait par Perrégaux.
En 1879, la Compagnie Franco-Algérienne (CFA) ouvrait la ligne d'Arzew à Saïda, 212 km, qui transitait également par Perrégaux .
Historique de la Compagnie Franco-Algérienne:
Extrait du Livre d'Or de l'Oranie - 1930 -
L'origine du Réseau algérien de l'Etat en Oranie date du décret du 29 avril 1874 qui déclarait d'utilité publique l'exécution d'un chemin de fer d'Arzew à Saïda, avec prolongement sur Geryville, et approuvait une convention intervenue à ce sujet le 20 décembre 1873 entre le Gouverneur général civil de l'Algérie (qui était d'ailleurs le général Chanzy) et la Compagnie Franco-Algérienne concessionnaire.
Aux termes de la convention, cette concession, sans subvention ni garantie d'intérêt, du chemin de fer << Arzew à Saïda et aux Hauts-Plateaux par la Macta et Perrégaux, avec faculté de prolonger le dit chemin de fer, à partir de Saïda, sur les Hauts-Plateaux, dans une direction et sur une longueur qui seront ultérieurement déterminées à la demande du concessionnaire, était accompagnée de la concession "du privilège exclusif de l'exploitation de l'alfa sur une surface de trois cent mille hectares de terrains d'alfa... moyennant un droit fixe, par tonne d'alfa sec exploité, de quinze centimes jusqu'à cent mille tonnes et vingt-cinq centimes pour chaque tonne excédant.
C'est donc une entreprise industrielle et agricole qui a, la première, provoqué la construction des lignes dont le développement devait aboutir à la création d'un grand réseau homogène en Oranie.
En 1879, la voie ferrée reliait Arzew à Saïda.
Étapes de la croissance du Réseau oranais de l'Etat:
En 1881-82, à la suite de l'insurrection de Bou-Hamama, la ligne fut prolongée par l'autorité militaire de Saïda à Méchéria et réservée, sur ce tronçon, à la troupe jusqu'en 1885, date à laquelle le public civil fut admis, la Compagnie franco-Algérienne recevant dès lors la concession.
Puis la ligne atteint Aïn-Sefra en 1887, Duveyrier en 1901, Beni-Ounif en 1903, Ben-Zireg en 1905 et enfin Colomb-Béchar en 1906.
« L'Inox » ce train « rapide » qui mettait une journée pour relier Perrégaux à Colomb-Béchar, environ 650 km, alors que « la Rafale » effectuait le même parcours en 2 jours, un train que l'on n'oublie pas quand on a eu l'occasion de voyager avec.
C'est à Perrégaux que le train « la Rafale » pour se rendre à Colomb-Béchar sur une voie étroite de 1,055 mètre de large.
Description de « la Rafale », 2 ou 3 wagons plats avec des sacs de sable (dispositif anti-mines) ensuite 1-2 voire 3 locomotives diesel, joliment décorées de plaques de tôle faisant office de blindage parsemées de nombreux trous de balles qui pouvaient servir à l'aération des moteurs. Ces locos permettaient de tracter l'ensemble du train à des vitesses proches des 30 km/heure sur le plat !!! Ensuite nous avions les wagons de marchandises qui devaient transporter du matériel, et autres marchandises.
. De toute manière, dans la journée de nombreux sur les toits de ces wagons à commencer leur bronzage. Enfin le train se terminait avec un wagon provenant d'un film de western où nous nous attendions à voir descendre John Wayne.
Faire Perrégaux - Aïn-Sefra, environ à 400 km en 14 heures. Enfin , après 8 heures, L'INOX a parcouru les derniers 250 km , à la destination finale Colomb-Béchar.
dans « l'Inox » où nous pouvions nous prélasser sur de confortables banquettes en bois. Ce train ne contenait pas un gramme d'inox, les voitures en bois étaient peintes avec du minium blanc ce qui permettait de loin et surtout de très loin de lui donner cette apparence de l'inox. C'est dans ce train.
Pour information cette ligne de chemin de fer étroite (1,055 m) à voie unique a été construite en 29 ans, entre 1877 et 1906, elle allait du petit port d'Arzew via Perrègaux à l'oasis de Colomb-Béchar soit 711 km. Vers 1914 cette ligne fut prolongée en direction de Kenadsa à une quinzaine de km au sud de Colomb-Béchar afin de permettre l'exploitation du charbon qui alimente encore maintenant la centrale électrique. Les trains de voyageurs, au temps de la vapeur, mettaient 21 heures pour rejoindre Oran depuis Colomb-Béchar, en 1948 avec les locomotives diesel la durée du trajet était réduite à 17 h 30.