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 L'Aid Sghir a perregaux

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MessageSujet: L'Aid Sghir a perregaux   L'Aid Sghir a  perregaux Icon_minitimeLun 6 Fév - 15:53

L'Aid Sghir,les enfants étaient chaleureusement contents de faire une balade agréable en Calèche, puisqu'elle procure certainement l'un des meilleurs et inoubliables souvenirs de notre enfance, spécialement , nous pourrons en outre demander au chauffeur d'arpenter le marabout de sidi ali, puisque c'est sans doute l'une des promenades les plus romantiques que les enfants d'antan pouviez faire dans la ville .

Comme dans n'importe quelle bourgade , autrement dit de Perrégaux disposait d'une place centrale et d'un kiosque à musique pour les fêtes , d'un jardin public et de son incontournable stèle érigée en hommage aux anciens combattants , d'une Ariane en bronze qui le surplombait , monsieur le maire et parfois monsieur le sous-préfet faisaient de grands discours une larme à l'oeil et des trémolos dans la voix.
En cet anniversaire , bachagas, anciens combattants, gardes champêtres, khodjas de tribus et caïds en burnous rouges harnachés de leurs médailles, se regroupaient en demi-lune face au monument pour être sûrs d'être vus par les autorités. Aux premières notes d'un vieux clairon, qui exécutait la sonnerie aux morts, tous se figeaient comme un seul homme dans un impressionnant garde-à-vous.
C'était l'occasion pour le représentant du gouverneur d'épingler quelques légions d'honneur aux notables les mieux placés et de couvrir les épaules d'un supplétif d'un burnous écarlate, qui fera désormais de lui un indigène du premier collège. En fait, dans ce village aux toits d'ardoise truffés de nids de cigogne, tout était construit à l'identique de la métropole. L'église était surmontée d'une coq , on y célébrait , le stade avait pour nom Vincent MONREAL, les rues principales s'appelaient GUYENEMER, VERDUN, FOCH, Charlemagne, et, bien sûr, La Victoire (entendez celle des Alliés en 1945).
Et ultime touche à cette image d'Epinal d'un autre siècle, Perrégaux faisait vivre tous les métiers liés à l'activité rurale de cette région que les uns nommaient Barigou et d'autres Perrégaux: il y avait un tisserand, un bourrelier, un ferronnier, un rémouleur, un tondeur de laine, un forgeron, des teinturières et la municipalité avait mis à la disposition des lavandières un bassin en dur en retrait de l'agglomération, juste à côté du souk à bestiaux. L'eau courante était abondante.
Les mômes en profitèrent, quant ils faisaient l'école buissonnière, pour faire flotter leurs bateaux en papier quadrillé fabriqués pendant le cours et pour lesquels ils avaient écopé de vingt coups de règle sur les mains.
Vissées au-dessus de la mairie, des sirènes en forme d'entonnoir et qui avaient survécu à la dernière guerre, continuaient encore à donner l'alerte lorsqu'un feu, par exemple, prenait dans une écurie ou une grange, lorsqu'un colon était en difficulté avec son calèche non loin de sa ferme, lorsque les routes étaient coupées par les innondations et lorsque, enfin, arrivait l'heure de la rupture du jeûne.
Dans les douars situés à quelques coudées de la ville, , chacun sortait son quinquet ou son candélabre pour voir un peu plus clair autour de lui et éviter de se cogner contre les murs ou les arêtes de table. Et comme personne ne possédait de réfrigérateur, de machine à laver ou de télé, cela ne suscitait aucune gêne pour les ménages. Par contre, au niveau des salles de cinéma, de l'entreprise , qui avait décidément de la suite dans les idées, jettera toutes ses forces dans un curieux créneau: l'acclimatation de la clémentine...sur les terres avares et arides L'extraordinaire réussite de Vincent MONREAL.FERNANDEZ dans la production d'oranges à et celles des fermiers de Mohammadia . Mais les terres des Beni chougrane à Mohammadia étaient abondamment arrosées par un barrage, celui du Fergoug.
Le seul barrage connu ici...De greffons en greffons et d'essais en essais, le pugnace colon arrivera à trouver la bonne espèce qui prendrait sur ces terres et qui supporterait les gelées et la sécheresse. Il plantera une pépinière de deux hectares. Il bichonnera, jour après jour, ces pousses qu'il verra grandir avec fierté, avec amour, avec tendresse. L'orangeraie de Mohammadia prendra des forces, mûrira au soleil brûlant de la plaine et donnera de l'ombre et des fruits si juteux que c'en était un nectar. Il n'en fallait pas plus pour que ce verger, monté de toutes pièces, à la lisière de la route, Lalla Kheïra a demandé de sacrifier une bête pour sacraliser sa ferme et construire une «haouita». La nouvelle fera le tour du village en quelques minutes. Le rêve paraissant si fiable que pas un seul citoyen ne mettra en doute son authenticité . L'après-midi même, une procession de vieilles crédules tétanisées par le «miracle», abordèrent le «mausolée» par des chants et des youyous à pleins poumons.
Quelques-unes offriront même du henné à Lalla Kheira pour lui souhaiter la bienvenue.



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